HISTOIRE DE L'ABBAYE NOTRE DAME DU BEC
D'après le Chanoine Porée, historien français



La fondation de l'Abbaye du Bec, dans la Normandie du XIème siècle, revêt un caractère singulier. Alors que la plupart des monastères fondés à cette époque sont le fruit de dotations des ducs et seigneurs normands, s'inscrivant dans le mouvement de progrès moral qui marqua le règne de Guillaume le Conquérant, c'est à l'initiative personnelle d'un simple chevalier, presque illettré, Herluin, que l'abbaye, appelée à un si grand rayonnement dans les siècles qui suivirent, va voir le jour. Herluin naquit à Brionne vers 995. C'est là que très tôt, après la mort de son père, il entra au service du seigneur du lieu, Gilbert de Brionne, pour y exercer le métier des armes. Mais vers l'âge de 37 ans, nous rapporte son biographe, Gilbert Crespin, il sentit la grâce de Dieu toucher son cœur.
Se détachant progressivement du monde, il changea radicalement sa manière de vivre, fréquentant les églises et se consacrant à la prière. Au bout de trois ans, il demanda à son suzerain de lui rendre sa liberté pour réaliser pleinement ses aspirations à une vie de retraite. Possédant une portion du territoire de Bonneville, sur le plateau septentrional de la vallée du Bec, Herluin s'y retira en 1034 et y construisit un premier établissement, fort modeste, où il partageait son temps entre le travail et la récitation des psaumes. Très vite attirés par son renom de sainteté, plusieurs compagnons se joignirent à lui et, en 1035, l'évêque de Lisieux pouvait consacrer une première chapelle en l'honneur de Notre-Dame et donner à Herluin la tonsure, l'habit monastique, le sacerdoce et la qualité d'abbé de moines selon la règle de Saint Benoît. De ce premier établissement, il ne reste rien. Le manque d'eau obligea Herluin et ses compagnons à redescendre, vers 1039, dans la vallée, au confluent du Bec et de la Risle, à Pont-Authou, où une seconde église fut consacrée en 1041 par l'archevêque de Rouen. Ils demeurèrent près de vingt ans en ce lieu fort marécageux, où le monastère va connaître son premier essor avec la création, en 1045, de l'École du Bec par Lanfranc de Pavie, prieur de l'abbaye.

Il y enseignait aux jeunes religieux et aux oblats les arts libéraux, c'est-à-dire le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et le quadrivium(arithmétique, géométrie, musique et astronomie). On accourait de partout pour suivre son enseignement et l'école devint vite célèbre. Quelques figures notables la fréquenteront, tels Yves de Chartres ou le futur pape Alexandre II (1061-1073). Mais c'est surtout avec l'arrivée d'Anselme, originaire d'Aoste, que cette institution se développera. Sous l'impulsion successive de ces deux hommes, qui vont donner à l'abbaye ses lettres de noblesse, la nouvelle fondation va considérablement croître, au point d'envisager, vers 1060, sa translation au lieu qu'elle occupe aujourd'hui et la construction d'un nouveau monastère, beaucoup plus vaste. Une nouvelle église fut également bâtie et consacrée en 1077par Lanfranc. En effet, après la bataille d'Hastings en 1066, Guillaume le Conquérant eut besoin d'hommes dignes de confiance pour établir son pouvoir outre-Manche. Le nouveau roi d'Angleterre fit appel à Lanfranc en 1070 pour devenir archevêque de Cantorbéry. Pendant près de vingt ans, le nouvel archevêque entreprit une réforme en profondeur de l'Église anglo-saxonne. Guillaume le Conquérant fera aussi appel aux moines normands pour le seconder dans son entreprise. En échange, ils recevront des bénéfices ecclésiastiques, évêchés ou abbayes, dans les territoires ainsi conquis. Ainsi, les possessions anglaises du Bec vont commencer à se développer jusqu'à atteindre vingt-cinq prieurés avec leurs dépendances. Il en ira de même dans le Royaume de France, où près d'une vingtaine de prieurés relèveront au siècle suivant de l'Ordre du Bec.

qui devint lui aussi évêque d'Evreux ; il contribua à en agrandir la cathédrale. Son gisant est aujourd'hui conservé dans l'actuelle église abbatiale. Lorsqu'il devint évêque, Jean des Granges (1335-1350) fut appelé à lui succéder. C'est lui qui eut la joie de voir l'église enfin rebâtie consacrée en 1342par Jean V de Hautfuney, évêque d'Avranches. La Guerre de cent ans Sous l'abbé Robert de Rotes (1350-1361), l'abbaye commença à souffrir de la dure épreuve de la guerre de Cent Ans. Pour s'opposer plus efficacement aux envahisseurs, le lieutenant du roi Jean, résolut, en 1358, de fortifier l'abbaye. On mura avec des pierres les baies du chevet ainsi que les hautes fenêtres du chœur. L'église entière fut environnée de fossés et de bastions. Il fallut aussi abattre trois côtés du cloître et plusieurs corps de bâtiments près du portail occidental de l'église. Les revenus du monastère furent absorbés par l'entretien de la garnison française préposée à la défense de l'abbaye. La vie régulière pâtit d'une telle situation et le relâchement s'introduisit à l'abbaye, comme dans les divers prieurés de l'Ordre. Les anciennes chroniques ne fournissent guère de renseignements sur les activités de Guillaume de Beuzeville (1361-1388) qui succéda à Robert de Rotes. On sait seulement que ses qualités lui permirent de préserver l'abbaye de calamités plus importantes.
La guerre avait à moitié ruiné, le monastère, et les agissements du 24ème abbé, Estout d'Estouteville (1388-•1391), plus soucieux d'amasser de l'argent que de pourvoir aux devoirs de sa charge, ne firent qu'aggraver cette situation. Quand celui-ci fut élu abbé de Fécamp en 1391, il emporta avec lui des sommes considérables d'or et d'argent, ainsi que les plus beaux manuscrits de la bibliothèque et des meubles. En partie détruite par la guerre, l'abbaye commença à être restaurée sous l'abbatiat de Geoffroy Harenc (1391-1399). Soucieux aussi de préserver l'abbaye de toute attaque ultérieure, il entreprit de la ceindre d'une épaisse muraille flanquée de quinze tours, dont on peut voir aujourd'hui encore, dans l'axe de l'ancienne abbatiale, un des modestes vestiges. Mais de telles constructions coûtèrent très cher et grevèrent pour longtemps les revenus du monastère. Geoffroy mourut en 1399 au cours d'un pèlerinage à Jérusalem. L'abbaye n'était pas au bout de ses peines. Son successeur, Guillaume d'Auvillars (1399-1418), eut toutes les difficultés pour obtenir confirmation de son élection de la part du pape Benoît XIII, qui n'avait pas reçu l'adhésion de l'assemblée générale du clergé français. Soucieux de palier au dénuement de la Cour pontificale qui siégeait alors en Avignon, il envisageait de nommer quelque cardinal à la commende de ces bénéfices réguliers, ce qui advint effectivement pour quelques prieurés du Bec. Mais il finit par accorder sa confirmation à l'abbé élu, non sans qu'il en coûtât de grosses sommes d'argent. Malgré cela, et grâce à des levées de taxes sur les hommes relevant de sa juridiction, Guillaume put rembourser les dettes de ses prédécesseurs et même accroître le domaine de l'abbaye par l'acquisition de nouveaux fiefs. Il acheva aussi l'enceinte fortifiée. Malheureusement, cela ne servit pas à grand chose, car il fallut de nouveau faire face aux visées belliqueuses d'Henri V, roi d'Angleterre, qui envahit la Normandie en 1415 puis en 1417. L'année suivante, les Anglais, sous la conduite de Thomas de Lancastre, grand sénéchal d'Angleterre, vinrent faire le siège de la forteresse du Bec, et la garnison se rendit après une vingtaine de jours de résistance. Les Anglais saccagèrent l'abbaye de fond en comble. Le 19 janvier 1419, Henri V, fit son entrée solennelle à Rouen et le 12 février suivant, l'abbé du Bec, Robert, dit Vallée (1418-1430) prêta allégeance au souverain anglais. De retour à l'abbaye, il s'appliqua à réparer les ruines des bâtiments conventuels et à restaurer la discipline monastique. Mais ses successeurs, Thomas Frique (1430-1446) et Jean de la Motte(1445 1452), eurent encore à souffrir des ravages de cette interminable Guerre de Cent ans. A partir de 1450, la Normandie étant enfin redevenue française, il fallut songer à restaurer l'abbaye. Cette tâche échut à Geoffroy d'Epaignes (1452-1476), qui fit reconstruire moulins, manoirs et granges, ainsi que les aqueducs qui fournissaient l'abbaye en eau. En 1467, il ordonna la construction de la tour dite de saint Nicolas. Après Jean Boucart (1476-1484) et Robert d'Evreux (1485-1492), à qui l'on doit la grande porte de l'abbaye, Guillaume Guérin (1492-1515) fut le dernier abbé régulier du Bec. Son abbatiat correspond à une période de calme pour l'abbaye, avant que ne s'ouvrent, à partir du concordat de 1516, les temps troublés du régime commendataire qui devait perdurer jusqu'à la Révolution. Les débuts du régime commendataire Le concordat de Bologne de 1516 conclu entre le Pape Léon X et François I er établit le régime de la commende.
En supprimant les élections canoniques, le roi de France nommait à la tête des communautés des personnages, qui la plupart du temps, ne songeaient qu'aux revenus inhérents aux abbayes. L'un des résultats le plus regrettable de ce système était que les prélats qui ne pouvaient résider dans le monastère restaient le plus souvent étrangers aux vrais intérêts de leurs religieux. L'abbé commendataire touchait la part principale des revenus : il en gardait généralement les deux tiers. Ainsi le titre d'abbé était devenu une sorte de rente largement convoitée. Sept abbés commendataires se succéderont durant le seizième siècle. Ce sont : Jean Ribault (1515-1517) ; Adrien Gouffier, cardinal de Boissy (1517-1519), qui fit son entrée à l'abbaye avec une troupe armée et chassa ou emprisonna les moines partisans de l'abbé régulier, Jean Ribault ; Jean de Dunois, cardinal d'Orléans (1519-1534) ; le cardinal Jean Le Veneur (1534-1543), sous l'abbatiat duquel François Ier visita l'abbaye à plusieurs reprises ;
le cardinal Jacques d'Annebaut (1543-1558) ; Louis de Lorraine, cardinal de Guise (1558-1572) et son neveu, Claude de Lorraine, chevalier d'Aumale (1572-1591), âgé de seulement dix ans quand il reçut l'abbaye en commende. Aux exactions des abbés commendataires et à l'affaiblissement de l'esprit monastique qui en découla, il faut ajouter les troubles causés par les Guerres de religion.
Reprenant l'offensive après la défaite de Dreux, en décembre 1562, les Protestants, sous les ordres de l'amiral de Coligny, saccagèrent, durant les trois premiers mois de 1563, les églises et les monastères qui avaient précédemment échappé à leurs sacrilèges. L'abbaye du Bec fut alors l'objet de leurs attaques. Ils n'eurent pas de peine à s'emparer d'un monastère qu'aucune défense ne protégeait. L'abbaye fut complètement saccagée par les huguenots, et deux moines périrent même égorgés. La situation n'étant plus tenable pour les moines du Bec, ils furent obligés de se disperser ; l'office et l'exercice du culte furent interrompus pendant quelque temps. L'abbaye traversa alors une période très difficile. Les abbés commendataires, n'ayant pas la volonté de reconstruire les bâtiments détruits, laissèrent péricliter le site. Ainsi en 1591, la nef de l'église s'écroula, et, faute de moyens, on décida de la raser, n'en laissant subsister que deux travées. Ainsi, l'abbaye du Bec, dans un état lamentable, nécessitait qu'une réforme sérieuse y fût entreprise. Ce sera là l'œuvre des Bénédictins de Saint-Maur au début du siècle suivant. La réforme de Saint-Maur La Congrégation bénédictine de Saint-Maur était issue de la Congrégation lorraine de Saint Vanne et saint Hydulphe. Participant au grand renouveau spirituel qui marqua le premier tiers du XVIIe, elle prit naissance en 1618 et entreprit de réformer la plupart des monastères français par une restauration de la discipline régulière, une vie austère tournée vers le travail intellectuel et des travaux d'érudition qui firent sa gloire. Elle engagea aussi de vastes entreprises de construction, dont le Bec demeure un des plus beaux fleurons. Près de 200 monastères s'affilièrent ainsi à la réforme. L'abbaye du Bec fut, après Jumièges, une des toutes premières abbayes à être ainsi réformée. Le 24 mars 1626, Dom Colomban Régnier pénétra dans l'abbaye avec une quinzaine de moines et en prit possession. Très vite des travaux importants furent entrepris, notamment la construction du cloître dès 1644. De 1597 à 1661, ce fut Dominique de Vic qui tint la commende du Bec. Les religieux eurent beaucoup à lutter pour obtenir de lui un partage équitable des revenus de l'abbaye. Les choses ne s'arrangèrent pas sous son successeur, Jacques-Nicolas Colbert (1665-1707), fils du grand Colbert, dont la famille était connue pour son âpreté à se procurer les bénéfices ecclésiastiques. Il était âgé de seulement neuf ans quand il reçut l'abbaye en commende. Malgré tout, grâce à une administration rigoureuse, les moines de Saint-Maur mirent beaucoup de soins à embellir et aménager leur résidence, comme en témoigne le plan du Monasticon Gallicanum, état de l'abbaye avant sa reconstruction au XVIIIème siècle. La vie intellectuelle n'était pas non plus négligée, et l'école de théologie du Bec eut d'éminents professeurs. A la mort de Nicolas Colbert, ce fut Roger de La Rochefoucauld (1708-1717) qui obtint la commende.
Ses prétentions aux bénéfices entraînèrent un important procès avec les moines du Bec, qui finirent par l'emporter. Mais il faut attendre son successeur, Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1717-1766) pour que la grande entreprise de reconstruction du monastère et de la maison abbatiale puisse se réaliser, ce qui aura lieu entre1742 et 1750. Entre 1760 et 1766, la communauté fut dirigée par Dom Pierre-François Boudier. Abbé régulier de Saint-Martin de Sées, il devint par la suite Supérieur Général de la Congrégation de Saint-Maur. Mise en économat en 1766, l'abbaye fut donnée en 1782 à Yves Alexandre de Marbeuf (1782-1790), évêque d'Autun, puis archevêque de Lyon à partir de 1788. Il devait être le dernier abbé du Bec. Arrêt de la vie monastique au Bec Bientôt les signes avant-coureurs de la Révolution Française apparurent, et en 1792, le dernier moine fut expulsé. Pendant une dizaine d'années, les bâtiments subirent dégradations et pillages divers. Le chartrier fut brûlé, la bibliothèque pillée, les sculptures martelées, jusqu'à ce qu'en1802, les lieux fussent transformés en dépôt d'étalons à usage de l'armée. Le hennissement des chevaux remplaça alors le chant des moines. L'église abbatiale et la salle capitulaire furent vendues comme carrière à pierres en 1809 et détruites. Les bâtiments conventuels, transformés en écuries et en chambrées de caserne, résistèrent malgré tout à ce triste état de choses qui dura jusqu'en 1940. Mais Herluin veillait sur son abbaye. A partir de la seconde guerre mondiale, une nouvelle époque s'ouvrit qui allait voir la restauration de la vie monastique au Bec et une lente mais régulière remise en état de l'abbaye désormais rendue à sa destination première. La restauration de la vie monastique au Bec. C'est en 1948 que la vie monastique put reprendre à l'abbaye du Bec. La communauté qui vint s'y installer appartenait à la Congrégation bénédictine de Mont-Olivet, fondée au XIVe siècle sous l'impulsion du Bienheureux Bernard Tolomeï. Né à Sienne en 1272, il se retira avec deux amis au "désert d'Acona" pour y vivre dans la recherche deDieu et la prière continuelle. Rejoint par d'autres compagnons, ils adoptèrent en 1319 la règle de saint Benoît et construisirent de leurs mains un premier monastère, qui recevait le nom de SainteMarie de Mont Olivet - d'où leur nom d'Olivétains. En 1348, il meurt pendant la grande épidémie de peste noire qui ravagea toute l'Europe, en allant soigner ses frères à Sienne. La Congrégation Olivétaine s'était développée considérablement en Italie aux XVe et XVIe siècles et commença à se répandre dans le monde à partir du XIXe siècle. En 1866, un petit groupe de moines bénédictins s'était constitué autour du curé de la paroisse de Mesnil-Saint-Loup au diocèse de Troyes, le Père Emmanuel André. Le monastère qu'il construisit, dédié à Notre-Dame de la Sainte Espérance, fut agrégé à la Congrégation Olivétaine en 1886.
La communauté connut un développement difficile, notamment par suite de la suppression des communautés religieuses en France en 1903. Ce n'est qu'après la Grande Guerre que les moines purent revenir. En 1925, une communauté de moniales se fondait en lien avec les moines de Mesnil-Saint-Loup, autour de Madame Elisabeth de Wavrechin. Elle s'établit à Cormeilles-en-Parisis au diocèse de Versailles. En 1938, Dom Paul Grammont, qui venait d'être élu prieur du Monastère de la Sainte-Espérance, décidait d'établir un prieuré à proximité du monastère des moniales. Moines et moniales avaient une vie liturgique en grande partie commune. A partir de 1941, la communauté des moines commença à se développer. C'est alors que l'abbaye du Bec fut abandonnée par l'armée. L' Administration des Monuments Historiques en prit le contrôle et entreprit de la restaurer. On chercha une affectation pour ces vastes bâtiments que l'armée et la guerre laissaient en assez mauvais état. Un concours de circonstances fit que la proposition de venir y reprendre la vie monastique fut faite aux moines de Cormeilles-en-Parisis. Dom Paul Grammont comprit quelle richesse de tradition monastique et intellectuelle s'attachait au monastère de saint Anselme, jadis fameux, et sans beaucoup d'hésitation, accepta de relever le défi. Une Association pour la restauration de l'abbaye se constitua, qui conclut un bail avec l'État, et le29 septembre 1948, une grande célébration présidée par Mgr Gaudron, évêque d'Evreux, introduisait officiellement les moines dans l'abbaye. La communauté se mit au travail avec les entreprises des Beaux Arts pour rendre habitables des locaux assez délabrés et peu à peu on put aménager les lieux conventuels. L'aile de bâtiment aujourd'hui occupée par la bibliothèque devint l'église provisoire, en attendant la restauration de l'ancien réfectoire du XVIIIème siècle destiné à être transformé en église abbatiale. Au mois d'octobre, la communauté élut comme 46e abbé du Bec, Dom Paul-Marie Grammont, qui fut béni au Mont-Olivet le 23 octobre. Dans le courant de l'année 1949, la communauté des moniales venait à son tour s'installer à proximité de l'abbaye et entreprit de construire un monastère. La vie liturgique commune put reprendre les dimanches et jours de fêtes. Les dix années qui ont suivi ont été parfois difficiles : conditions de vie sommaires, froid hivernal, mais les travaux de restauration se poursuivirent. Il fallut démolir les auges en béton et ôter le dallage des anciennes écuries pour aménager le réfectoire et la sacristie dans l'aile sud, et l'église dans l'aile ouest. Le point culminant de cette période fut, en 1959, le retour solennel du corps du Bienheureux Herluin depuis l'église paroissiale où il avait été transporté au lendemain de la Révolution jusque dans le chœur de la nouvelle église abbatiale. A cette occasion un grand congrès international consacré à saint Anselme fut organisé à l'abbaye. A partir des années 1960, la communauté commença à s'étoffer, et la nouvelle église donnait à sa vie un meilleur équilibre. Le Concile Vatican II (1962-1965) fut suivi avec une grande attention par les moines ; c'était l'espérance d'un renouveau plein de promesses, dont l'aspect le plus visible pour eux était la réforme de la liturgie, avec le passage du latin au français et tout le travail de création musicale que cela entraîna. Une répartition différente des heures de l'Office divin favorisa l'équilibre entre prière, lecture, études et travail. L'abandon de l'exploitation agricole permit le développement d'un atelier de céramique qui devint une des ressources importantes pour la vie de la communauté. Durant toute cette période, les relations œcuméniques s'intensifiaient ; l'un des grands événements fut la visite en 1967 de l'archevêque de Canterbury, Dr Michael Ramsey.
Deux ans plus tard, le 31 octobre 1969, on procéda à la Dédicace solennelle de la nouvelle église abbatiale, qui rassembla un grand nombre d'amis de l'abbaye de toute confession. Ce fut une fête qui marqua durablement les communautés. En 1976, Dom Grammont envoyait un petit groupe de frères en Israël, à Abu Gosh, bientôt rejoint par un groupe de sœurs, pour concrétiser le souci d'écoute et de prière en lien avec le peuple juif. Cette même année vit la reprise de la vie communautaire au monastère de Mesnil-Saint-Loup. En 1986, Dom Grammont décidait de résilier sa charge, après 38 années d'abbatiat et 48 à la tête de la communauté. Il mourut en 1989. Depuis, les communautés s'efforcent de vivre du riche héritage qu'il leur a laissé, ouvertes aux appels du monde, mais dans le respect de la spécificité de la vocation monastique.

Le Bec Hellouin : historique daté complet
En 1034, la fondation de l'abbaye
En 1034, le chevalier Herluin, âgé de 40 ans, est frappé par la grâce. Il abandonne la
cour princière et se réfugie sur le plateau septentrional de la vallée du Bec dans un lieu
dénué de tout. De là, il vit une existence érémitique dans la misère la plus complète. Cet
exil sensationnel attire autour de lui des vocations, des hommes l'imitent et le rejoignent.
Bien malgré lui, Herluin devient abbé.
Les grands réformateurs religieux s'intéressent à ce nouveau groupement, exemple
évangélique de pauvreté et de noblesse et en 1035, la chapelle Notre Dame est consacrée.
Elle est probablement construite en bois.
En 1039, Herluin estime qu'il n'est impossible d'appliquer à ses moines ce qu'il
compte réserver à un ermite, et il décide d'abandonner ce premier monastère pour
s'installer à Pont-Authou.
En 1041, la deuxième église est consacrée.
En 1045, Lanfranc intègre l'abbaye et devient prieur. Lanfranc est un érudit venu de
Pavie pour se rapprocher de l'illustre école du Mont Saint-Michel. Il crée l'École du Bec.
Il y enseigne les arts libéraux, c'est-à-dire le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique)
et le quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et astronomie).
En 1073, la communauté abandonne à nouveau le site, en permanence inondé, sur
lequel elle s'est installée pour construire un nouvel établissement à l'actuel emplacement.
En 1077, la troisième église est consacrée.
XIIème - XIIIème siècle, l'essor de l'abbaye
En 1078, Anselme intègre l'abbaye et devient abbé. Grâce à son excellence, l'École se
développe et voit un essor considérable. Les donations d'églises et les dîmes se
multiplient. A partir du XIIème siècle, la réputation de l'École du Bec est solidement établi
et voit passer de nombreuses personnalités telles que Robert de Torigny, abbé du Mont-
Saint-Michel et écrivain, Étienne de Rouen grammairien et poète. C'est à la fin du XIIème
siècle que la renommée de l'école décline doucement, les écoles parisiennes prenant le
pas.
1141 : Construction de la salle capitulaire détruite sous Napoléon (3 travées, longueur
de 30 mètres, largeur de 12 mètres).
1150 : Dommages importants sur l'église causés par un incendie.
1149 - 1179 : Reconstruction d'une nouvelle église, construction d'une hôtellerie,
d'une infirmerie, d'une canalisation et d'une citerne couverte pour l'alimentation en eau et
réfection du dortoir.
1178 : Consécration de quatrième église.
1197 : Effondrement partiel de l'église, peut-être en raison de fondations sousdimensionnées.
1215 : Reconstruction de l'église. La nef est rallongée d'une trentaine de mètres. Une
façade occidentale flanquée de deux tours est créée.
1223 - 1247 : Construction d'un nouveau dortoir et du mur de clôture du parc de
l'abbaye, incluant le Montmal. Les vestiges sont encore visibles sur les contreforts de la
Vallée de la Risle.
1263 : Reconstruction de l'abbaye en partie détruite suite à un incendie ravageant
l'église paroissiale, le village et le monastère.
1274 : Effondrement de la tour centrale de l'église entraînant la chute du choeur et du
transept.
1275 - 1325 : Reconstruction de la nouvelle église avec conservation de la nef de
l'église précédente (longueur totale de 130 mètres, hauteur sous clef de 30 mètres).
1342 : Consécration de la sixième église.
La guerre de cent ans et déclin de l'abbaye
La guerre de cent ans débute en1337.
En 1350, l'abbaye commence à en souffrir.
1358 : Fortification de l'abbaye par le Lieutenant du roi Jean. Les baies du choeur sont
murées. L'église est entièrement entourée de fossés et de bastions. On abat trois côtés du
cloître et plusieurs bâtiments près du portail occidental de l'église. Les revenus du
monastère sont absorbés par l'entretien de la garnison française préposée à la défense de
l'abbaye.
1391 : Départ de l'abbé Estout d'Estouteville qui emporte des sommes considérables
d'or et d'argent, ainsi que des beaux manuscrits de la bibliothèque et des meubles.
1410 : Restauration de l'abbaye en partie détruite par la guerre. On entreprend des
nouveaux travaux de défense : construction d'une muraille épaisse flanquée de quinze
tours, dont on peut voir aujourd'hui encore, dans l'axe de l'ancienne abbatiale, un des
modestes vestiges ; démolition de tous les bâtiments alentours extérieurs aux murs
d'enceinte ainsi que la chapelle d'Herluin, située dans la cour de l'abbaye. Ces travaux
coûtent très chers et grèvent pour longtemps les revenus du monastère.
1415 et 1417 : Henri V, roi d'Angleterre, envahit la Normandie.
1418 : Siège de l'abbaye par les Anglais sous la conduite de Thomas de Lancastre.
L'abbaye est saccagée.
1419 : Henri V fait son entrée solennelle à Rouen et l'abbé Robert prête allégeance au
souverain.
1419 - 1450 : Réparation de l'abbaye en ruine.
Église abbatiale et tour Saint-Nicolas.
1450 : la Normandie redevient française. Reconstruction de l'abbaye : restauration des
installations sanitaires, réfection des canalisations amenant et distribuant l'eau,
reconstruction de l'infirmerie dotée d'une chapelle, restauration de l'église et des vitraux,
construction de moulins, manoirs, granges, aqueducs.
1467 : Construction de la tour Saint-Nicolas destinée à recevoir les grosses cloches
dont le poids (12 tonnes) ébranlait les tours du portail de l'abbatiale. Il s'agit d'une tour
carrée, de 11 mètres de côté et de 60 mètres de hauteur, de style anglo-normand surmontée
d'une flèche de 15 mètres de haut avec lanternon.
1490 : Construction de la grande porte de l'abbaye.
Le régime commendataire
En 1516, le concordat de Bologne est conclu entre le Pape Léon X et François Ier. Il
établit un régime de commende. Les élections canoniques sont supprimées et le roi nomme
à la tête des communautés des personnages, qui, pour la plupart du temps, ne songent
qu'aux revenus inhérents aux abbayes. L'un des résultats le plus regrettable de ce système
est que les prélats qui ne peuvent résider dans le monastère restent le plus souvent
étrangers aux vrais intérêts de leurs religieux. L'abbé commendataire touche la part
principale des revenus, soit les deux tiers.
1551 : Forte dégradation des parties hautes de l'église suite à une tempête et au manque
d'entretien.
1562 : Début du conflit en Normandie, entre les huguenots et les catholiques. Saccage
de l'abbaye par les huguenots durant les guerres de religion. Abandon du site.
1591 : Effondrement de la nef de l'église et faute de moyen elle est rasée. Seules deux
travées sont conservées.
1626, 24 mars : Dom Colomban Régnier issu de la congrégation bénédictine de Saint-
Maur pénètre dans l'abbaye. Il est accompagné d'une quinzaine de moines. Cette
congrégation est issue de la congrégation lorraine de Saint-Varenne et Saint-Hydulphe.
Participant au grand renouveau spirituel qui marque le premier tiers du XVIIème siècle, elle
entreprend de réformer la plupart des monastères français par une restauration de la
discipline régulière, une vie austère tournée vers le travail intellectuel et les travaux
d'érudition.
De gros travaux sont alors entrepris :
1640 : Démolition du portail occidental de l'église afin d'édifier une face classique.
1644 - 1666 : Mise hors d'eau de l'église. Remise en état de la tour Saint-Nicolas.
Construction de l'hôtellerie, de l'infirmerie, du dortoir, du nouveau cloître (dominance du style
toscan) sur les fondations de celui du XIIIème siècle. Le cloître dessert au nord-ouest l'église.
abbatiale, au nord-est la salle capitulaire, au sud-est le réfectoire (actuelle église) et au sudouest
le cellier (actuelle bibliothèque).
1732 - 1735 : Déconstruction du logis abbatial situé à l'extrémité est du dortoir, des cours,
des jardins et dépendances qu'occupent l'abbé commendataire, afin agrandir les bâtiments
conventuels. Reconstruction du logis abbatiale dans un style Régence. Le logis est construit sur les anciennes fondations du logis du XVème siècle.
1742 - 1747 : Construction du nouveau réfectoire, long de 75 mètres, et du dortoir, long de 66 mètres.
1790 : Arrêt de la vie monastique et investissement des lieux par la cavalerie.
Aménagement des écuries dans le réfectoire, le cloître et le dortoir.
1791 : Destruction des cloches de la tour Saint-Nicolas.
1792 : Expulsion du dernier moine. Dégradation et pillages de l'abbaye. Le chartrier
est brûlé, la bibliothèque est pillée, les sculptures sont martelées.
1798 : Endommagement des couvertures de l'église suite à un incendie.
1802 : Transformation de l'abbaye en dépôt d'étalons à usage de l'armée.
1809 : Déconstruction de l'église et de la salle capitulaire. Les matériaux sont vendus
comme carrière à pierres. Les bâtiments conventuels sont transformés en écuries et en
chambrées de caserne.
1810 : Incendie dans la charpente de la flèche de la tour Saint-Nicolas.
1833 - 1892 : L'abbaye devient une succursale du dépôt de remonte établi à Caen.
1901 : Affectation de l'abbaye au ministère de la guerre.
1945 : Cession de l'abbaye au ministère de l'éducation national, service des
monuments historiques.
Restauration de la vie monastique
En 1947, M. de Laboulaye, ambassadeur de France, crée une société pour la
Lithographie de la place de l'abbaye vers
1830.
Restauration de l'abbaye. Le 3 janvier 1948, une convention est signée entre la société et le ministère de l'éducation national pour le sauvetage de ce qui subsiste de l'abbaye.
L'année suivante, les moines de la communauté de la Congrégation bénédictine de
Mont-Olivet, fondée au XIVème siècle sous Bernard Tolomeï, s'installent dans l'abbaye.
Le 29 septembre 1948, la première messe solennelle est célébrée dans le bâtiment des
anciens celliers transformé provisoirement en église.
A partir de 1949, l'état prend en charge la réalisation des travaux de clos et de couvert
et la communauté les travaux de restauration intérieurs des bâtiments. L'ensemble est
coordonné par les services de l'état. Une chapelle provisoire est installée dans l'ancienne
bibliothèque, à l'ouest du cloître. Le réfectoire, les cuisines et la bibliothèque sont
aménagés dans la grande aile nord-sud. Les toitures et menuiseries font l'objet d'une
réfection.
1950 : Restauration de la tour Saint-Nicolas. Mise à nu des soubassements des
chapelles rayonnantes et de la grande chapelle de la Vierge de l'église.
1956 - 1959 : Aménagement de l'église abbatiale dans l'ancien réfectoire nécessitant la
restitution du niveau du sol ancien, la démolition des auges, la réfection des menuiseries.
Aménagement d'une grande salle de réunion à l'étage avec consolidation des planchers,
restauration des élévations, réfection du dallage et des menuiseries. Restauration de
l'escalier d'honneur. Restauration du cloître et réfection de son dallage.
1959 : Retour solennel du corps d'Herluin dans le choeur de la nouvelle église abbatiale
depuis l'église paroissiale où il avait été transporté au lendemain de la Révolution.
1979 - 1984 : Aménagement de l'ancien cellier en bibliothèque.
Le reste appartient à l'actualité...
La Congrégation de Saint Maur.


La Congrégation de Saint-Maur , souvent connue sous le nom de Mauristes , était une congrégation de bénédictins français , établie en 1621, et connue pour son haut niveau d'érudition. [1] La congrégation et ses membres ont été nommés d'après Saint Maurus (mort en 565), un disciple de Saint Benoît crédité d'avoir introduit la règle et la vie bénédictines en Gaule . La congrégation fut supprimée et son supérieur général exécuté pendant la Révolution française .
Histoire:
A la fin du XVIe siècle, les monastères bénédictins de France étaient tombés dans un état de désorganisation et de laxisme. Dans l'Abbaye de Sainte Vanne près de Verdun , une réforme a été initiée par Dom Didier de la Cour , qui s'est étendue à d'autres maisons de Lorraine , et en 1604 la Congrégation réformée de Sainte Vanne a été établie, dont les membres les plus distingués étaient Ceillier et Calme . Un certain nombre de maisons françaises ont rejoint la nouvelle congrégation; mais comme la Lorraine était encore indépendante de la couronne française, on jugea souhaitable de former sur le même modèle une congrégation distincte pour la France. À la suggestion de Laurent Bénard en 1621 s'établit ainsi la célèbre Congrégation française de Saint-Maur .
La plupart des monastères bénédictins de France, à l'exception de ceux appartenant à Cluny , rejoignent peu à peu la nouvelle congrégation, qui finit par embrasser près de deux cents maisons. La maison principale était Saint-Germain-des-Prés , Paris, résidence du supérieur général et centre de l'activité littéraire de la congrégation.

L'idée première du mouvement n'était pas l'entreprise d'un travail littéraire et historique, mais le retour à un régime monastique strict et l'exercice fidèle de la vie bénédictine ; et tout au long de la période la plus glorieuse de l'histoire mauriste, l'œuvre littéraire n'a pas été autorisée à interférer avec la bonne exécution de la fonction chorale et les autres devoirs de la vie monastique. Vers la fin du XVIIIe siècle, une tendance s'est glissée, dans certains milieux, à assouplir les observances monastiques en faveur de l'étude; mais les constitutions de 1770 montrent qu'un régime monastique strict fut maintenu jusqu'à la fin.
Le cours de l'histoire et de l'œuvre mauristes a été chamboulé par les controverses ecclésiastiques qui ont distrait l'Église de France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Certains des membres se sont identifiés à la cause janséniste ; mais la majeure partie, y compris presque tous les plus grands noms, a suivi une voie médiane, s'opposant à la théologie morale laxiste condamnée en 1679 par le pape Innocent XI et adhérant à ces vues fortes sur la grâce et la prédestination associées aux écoles augustiniennes et thomistes de théologie catholique romaine . ; et comme toutes les facultés et écoles de théologie sur le sol français, elles devaient enseigner les quatre articles gallicans .
Vers la fin du XVIIIe siècle, un esprit rationaliste et libre-penseur semble avoir envahi certaines maisons. La congrégation (ainsi que tous les ordres religieux catholiques) a été supprimée en 1790 pendant la Révolution française et les moines ont été dispersés. Le dernier supérieur général de l'ordre ( Ambroise Chevreux ) et quarante moines moururent sur l'échafaud à Paris [2] en 1792, lors des massacres de septembre .

Œuvres
Leur école historique et critique a produit un certain nombre d'ouvrages d'érudition qui ont toujours une valeur permanente. Les fondations de cette école furent posées par Dom Tarisse, le premier supérieur général, qui en 1632 donna des instructions aux supérieurs des monastères pour former les jeunes moines aux habitudes de recherche et de travail organisé. Les pionniers de la production sont Ménard et Luc d'Achery .
La bibliographie mauriste complète contient les noms de quelque 220 écrivains et plus de 700 ouvrages. Les ouvrages de moindre importance couvrent dans une large mesure les mêmes domaines que ceux de la liste, mais le nombre d'ouvrages à caractère purement religieux, de piété, de dévotion et d'édification, est très frappant. Ce qui a été produit n'était qu'une partie de ce qui avait été envisagé et préparé.
Certaines de leurs contributions les plus importantes sont :
- une révision de Gallia Christiana ,
- L'art de vérifier les dates ,
- l' Histoire littéraire de la France .
La Révolution française a interrompu de nombreuses entreprises, dont les matériaux collectés remplissent des centaines de volumes manuscrits à la Bibliothèque nationale de Paris et dans d'autres bibliothèques de France. Il y a à Paris 31 volumes des matériaux de Berthereau pour les Historiens des croisades , non pas un en latin et en grec , mais en langues orientales ; d'eux ont été tirés en grande partie le Recueil des historiens de la croisade dont 15 volumes in-folio ont été publiés par l' Académie des Inscriptions . Il existe aussi les préparatifs d'une édition de Rufin et d' Eusebius, et pour la suite des Lettres papales et des Concilia Galliae . Dom Cafflaux et Dom Villevielle ont laissé 236 volumes de matériaux pour un Trésor généalogique . Il y a des Antiquités Bénédictines (37 vol.) ( Claude Estiennot de la Serre ), un Monasticon Gallicanum et un Monasticon Benedictinum (54 vol.) Des Histoires des Provinces de France à peine une demi-douzaine ont été imprimées, mais toutes étaient en main, et les collections pour les autres remplissent 800 volumes de manuscrits. Les matériaux d'une géographie de la Gaule et de la France en 50 volumes ont péri dans un incendie à la Révolution.
Le rendement était prodigieux, venant d'une seule société. Les qualités qui ont rendu le travail mauriste proverbial pour l'apprentissage sont son tact critique et sa rigueur.
